Face aux fins de vie et à la mort : éthique, société, pratiques professionnelles
Vuibert, 06/11/2006 - (Espace éthique) - Édition revue et augmentée
"Témoigner de manière digne notre considération à la personne, ne pas être indifférent à ce qu'elle éprouve dans ces temps incertains de la fin de vie, signifie que nous refusons d'anticiper sa mort, que nous ne l'excluons pas de notre vie en lui contestant sa place au sein de la communauté humaine. Nous touchons là au principe même de l'idée de dignité, dès lors qu'est ainsi confirmée à cette personne si proche du terme de son existence, si vulnérable, l'irréductible valeur de son existence parmi et avec nous. Les conditions du mourir interrogent la continuité des soins. Il convient de concevoir les missions confiées aux professionnels de santé au-delà du seul souci de tout mettre en oeuvre pour guérir. La prise en compte de la globalité et de l'unicité du soin impose une nouvelle pensée des pratiques, y compris à leur marge. La mort a trop souvent été reléguée, évitée, tant elle déroute et contredit ceux qui estiment encore tout pouvoir, dans l'excès parfois d'une obstination thérapeutique. Voilà que des alliances, une nouvelle forme de proximité, voire de solidarité, s'instaurent entre la personne malade, ses proches et ceux qui la soignent, afin de mieux assumer et partager, jusque dans la prise de décision, ce qui leur est commun. Cet ouvrage collectif associe les meilleures compétences à une réflexion concrète sur les situations du soin en fin de vie. Il constitue, sous forme d'analyses, de restitutions d'expériences professionnelles et de propositions, un véritable état des lieux. Une telle approche s'avère indispensable au moment où la société française est plus que jamais attentive à des enjeux compris dans leurs dimensions humaine et politique."