La question hospitalière postmoderne : mythologies et rationalités
Erick VILLARD - - LEH Editions, 2016
Objet philosophique au moins autant qu’objet historique, l’hôpital est au cœur d’un ensemble structurant – d’un dispositif – dont la complexité amène à s’interroger sur l’institution comme lieu de production de vérité et pas seulement comme domaine de juridiction susceptible de rendre compte à des instances scientifiques, juridiques ou encore politiques depuis l’apparition de la démocratie sanitaire. Ainsi, à l’aube d’un XXIe siècle où des registres différents – social, politique, idéologique, culturel – sont désormais mis en relation étroite et permanente, les transformations qui ont affecté l’ensemble des manières de dire et de voir…, les réorganisations successives du domaine hospitalier…, les bouleversements de l’enseignement médical…, les évolutions des théories et pratiques scientifiques…, et les préoccupations économiques… dévoilent une rupture que tentent encore de masquer les apparentes continuités du discours alors que la recomposition du dispositif s’avère inéluctable et totale. C’est donc dans l’incertitude de ces mutations ou pseudo-mutations et des tensions qu’elles établissent, voire légitiment, qu’il convient désormais de penser l’hôpital : institution mesure de la civilisation d’un peuple à l’ère aujourd’hui certifiée des rationalités structurantes et des conditionnalités de plus en plus radicales. Pour cela, encore faut-il s’extraire intellectuellement d’une pensée qui s’organise à l’intérieur de cadres mentaux formés entre 1945 et 1975 pour délivrer le sujet de l’assujettissement dans lequel il se trouve ainsi maintenu et réexaminer la rationalité qui préside aux choix contemporains en matière de santé. Quitte à remettre en cause une nouvelle fois la pseudo-continuité qui se donne à voir et dont le seul dessein consiste à masquer la rupture qu’il ne faut pas voir à l’aube du XXIe siècle. (4ème de couv.)