Les proches et la fin de vie médicalisée : panorama international
Bruylant, 26 Mars 2013
" Le livre de la vie est le livre suprême qu'on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son gré ". Cette citation de LAMARTINE, illustration parfaite de la fin de vie dans nos sociétés d'antan, n'est souvent plus d'actualité. En effet, aujourd'hui, une fois sur deux dans nos sociétés modernes, c'est l'équipe médicale qui referme ce livre sans pour autant avoir l'intention d'abréger la vie. Mais, généralement, les médecins ne décident pas seuls. Si le patient lucide intervient de plus en plus dans les décisions de soins, fussent-elles vitales, ses proches prennent le relais lorsqu'il devient incapable de s'exprimer. Or, de multiples questions entourent non seulement ce concept de " proches " mais aussi le rôle de ceux-ci. Qu'ils interviennent à titre de représentant légal, de mandataire du patient, de personne de confiance ou qu'ils soient dénués de pouvoir juridique, les " proches " seront-ils simplement consultés par les soignants sur la volonté présumée du malade dans le processus d'une fin de vie médicalisée ou devront-ils assurer un véritable droit à l'autodétermination de celui-ci ? Se verront-ils reconnaître, pour ce faire, un droit d'information sur l'état du patient, voire un accès à un dossier médical ? Leur rôle sera-t-il affecté en présence de directives anticipées rédigées par l'intéressé ? Fruit des débats entre juristes, mais également entre médecins, philosophes et sociologues, les articles regroupés dans cet ouvrage tentent d'analyser le statut actuel, dans dix-huit pays, des " accompagnants " non professionnels du malade en fin de vie. De nombreux droits nationaux européens sont ainsi comparés, confrontés également à d'autres pratiques, nord et sud américaines notamment. Au-delà des différences juridiques et éthiques qui, indubitablement, séparent ces diverses traditions, une interrogation récurrente surgit : plus qu'une protection paternaliste, les proches n'ont-ils pas à assurer le respect de ce que " leur malade " aurait souhaité, garantissant ainsi, jusqu'à la fin de la vie, un droit fondamental, à savoir l'autonomie de décision du malade ? Si ce livre montre la difficulté d'une telle tâche, il tente d'ouvrir des portes vers un accompagnement humain et fraternel du malade en fin de vie. (4ème de couv.)