jeudi 23 septembre 2021

Aux sources de l'éthique N°4

Qui a dit : « Respecte chaque être vivant en général comme une fin en soi et traite le si possible comme tel »

« Quand tu bois l’eau, demande-toi qui a creusé le puits »
Sagesse orientale (libre adaptation)

Cette rubrique se veut un hommage à celles et ceux qui sont à la source de l’éthique et de la bioéthique et qui, encore aujourd’hui, peuvent, selon l’expression de Paul Ricœur, nous « donner à penser » … pour agir dans le monde.

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C’est en 1927 que le pasteur allemand Fritz Jahr créa le terme de bioéthique dans un article intitulé « Bioethics: A Panorama of the Human Being's Ethical Relations with Animals and Plants”. Il propose alors, sous-tendant la bioéthique ou éthique du vivant, l’impératif bioéthique qui étend l’impératif catégorique de Kant à toutes les formes de vie et qu’il formule de la manière suivante : «  Respecte chaque être vivant en général comme une fin en soi et traite le si possible comme tel ». Il en appelait ainsi aux responsabilités éthiques non seulement à l’égard des autres êtres humains mais aussi à l’égard de tous les êtres vivants qu’il s’agisse des animaux et des plantes.

C’est la même pensée que l’on retrouve chez Albert Schweitzer (1875-1965), pasteur lui aussi, théologien mais aussi philosophe et médecin, qui bien qu’il n’employa pas le mot bioéthique déclarait que « L’homme qui pense éprouve le besoin de témoigner le même respect de la vie à toute volonté de vivre autre que la sienne ». C’est ce qu’il appelait « le principe absolu, fondamental de l’éthique, ainsi que le postulat fondamental de la pensée ». Et il ajoutait :

« La grande lacune de l’éthique jusqu’à présent est qu’elle croyait n’avoir affaire qu’à la relation de l’homme à l’égard des humains. Mais en réalité, il s’agit de son attitude à l’égard de l’univers et de toute créature qui est à sa portée. L’homme n’est moral que lorsque la vie en soi, celle de la plante et de l’animal aussi bien que celle des humains, lui est sacrée, et qu’il s’efforce d’aider dans la mesure du possible toute vie se trouvant en détresse ».

 

Ainsi même si Van Renssaler Potter (voir Sources de l’éthique n° 3) n’eut pas connaissance de ces travaux, il appartient à ce courant de pensée des origines qui eut la vision d’une éthique « intégrale » ou « globale », liant l’être humain à son environnement et aux autres formes de vie qui l’habitent. La bioéthique intègre l’éthique biomédicale mais ne peut se résumer à elle.

 

(Commentaires détaillés in Les Grandes questions de bioéthique, au XXI°siècle, dans le débat publis, LEH éditions, 2018, chapitres 4 et 16).

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