Un article de Roger Gil paru dans Neurologie-Psychiatrie-Gériatrie
Après avoir soutenu Freud qui le considérait comme son successeur, Carl Gustav Jung se sépara de lui. Leur désaccord porta notamment sur la sexualité que Freud considérait comme la clé de l’interprétation de tous les comportements humains. Pour Jung la libido désignait de manière générale la manifestation psychique de l’énergie vitale dont le désir sexuel n’était qu’une des manifestations. Jung souhaitait rester ouvert à tout ce qui pouvait conduire l’être humain à quêter le sens de la vie : la spiritualité ne pouvait pas relever de la seule sexualité. Jung accorda aussi une importance majeure à ces images originelles qui surgissent dans les mythes, les rêves, les délires et qui témoignent de l’inconscient collectif inné. Ces idées contribuent à la description que fait Jung des étapes de la vie qu’il compare, du matin de la naissance à la nuit de la mort, au cours du soleil. Après l’enfance qui est un combat pour l’existence du moi, vient le jeune âge qui s’étend de la puberté jusqu’au milieu de la vie. L’être humain doit alors transformer par la lutte sa nature primitive pour acquérir une existence sociale et s’y adapter. Puis, à partir de la quarantaine qui est le « midi », le « milieu », le « solstice », commence l’après-midi de la vie. L’être humain, progressivement, doit accepter de se tourner vers lui-même et tout au long de cette étape qui le conduira à la vieillesse, quêter le sens de sa vie, poursuivre son développement personnel, progresser dans un processus d’individuation qui est réalisation de soi-même, réalisation de « son Soi »…
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