Qui a dit : « Il n’y a qu’un devoir moral, mais qui compte pour toutes les actions : une intention honnête » ?
Ainsi s’exprimait Emmanuel Kant dans Les principes métaphysiques de la morale. Il insista aussi sur « le prix moral pur de l’intention dans les actions ». En effet, pour Kant, agir conformément au devoir ne concerne que la « légalité » d’une action, c’est-à-dire son adéquation à la loi morale qui impose seulement la « règle » (la « maxime ») de l’action découlant d’un « impératif catégorique de la raison pure pratique(1) ». Par contre la moralité d’une action tient à ce que l’action soit faite par devoir, donc portée par l’intention de respecter la loi morale. « Le précepte général de l’éthique » est donc pour Kant : « Agis par devoir conformément au devoir(2) ». Ainsi ne pas faire de vol à l’étalage de peur d’être repéré est une action conforme à la loi morale mais qui n’est pas motivée par une intention honnête : aussi cette action ne réunit pas les critères de moralité.
Au XII° siècle, Abélard défendait aussi une morale de l’intention. Pour autant la position qui lui était prêté de ne pas considérer en elles-mêmes les actions comme bonnes ou mauvaises doit être nuancée. Il a pu aussi écrire que « Nous ne nions pas pour autant qu’en cette vie il faille tenir compte de la valeur, bonne ou mauvaise, des œuvres »(3)
1 Kant ; Doctrine de la vertu
2 Ibidem
3 De Gandellac (M.), Connais-toi ; Luscombe (D.E.), » Ethics ».